La partie la plus visible pour le public de la crise des composants électronique est la mise à l’arrêt de chaines d’assemblages automobiles de pratiquement toutes les grandes marques du fait du manque de puces électroniques.

microchips shortage

Origine de la pénurie de composants électroniques

Sans la crise crée par le COVID, la capacité de production de composants électronique serait certainement très tendue mais pas aussi tendue qu’elle ne l’est actuellement. La crise du COVID a par ricochet :

– obligé la mise en place de politiques de confinement, menant à la fermeture temporaire d’usines et donc l’arrêt de fabrication de composants électroniques.

– bloqué de nombreux hubs logistiques par manque de personnels, rallongeant les durées d’expéditions donc les stocks de composants en transit et non disponibles sur le marché.

– augmenté la demande d’équipements informatique ordinateurs et donc de composants électroniques pour leur fabrication.

A cette crise du COVID, principal instigateur de la crise actuelle vient se rajouter les restrictions américaines qui limitent les achats des puces les moins avancées depuis la Chine, achats qui se sont donc reportés sur les acteurs non chinois (TSMC / Samsung) dont les lignes étaient déjà saturées.

Détractation de la chaine d’approvisionnement des puces électroniques

Comme le pressent la théorie du chaos, un battement d’aile d’un papillon au Brésil peut créer une tempête au Texas.

Dans notre cas, le papillon est plutôt imposant car il s’agit de l’industrie automobile, qui voyant ses ventes bloquées par les restrictions liées à la pandémie à réduit drastiquement ses commandes de composants électroniques.

Cependant, suite aux diverses politiques de support à la reprise, le retour des commandes s’est fait à un rythme soutenu, alors que les capacités de productions des fabricants de composants ne permettaient pas suite à la baisse une reprise aussi rapide.

Bien entendu ce grain de sable dans l’engrenage de la supply chain bien huilée des composants électroniques a créé ce qui est connu sous le nom de « bullwhip effect » (rappelant un faible mouvement d’un poigné à un bout d’un fouet qui se transforme en un mouvement de grande amplitude à son opposé) :

  1. Sur-anticipation de l’impact du COVID : annulation de commandes, réduction de la production, recentrage de la production sur d’autres produits
  2. Reprise des commandes, difficultés à s’approvisionner et donc surestimation des besoins pour remonter ses stocks de sécurité
  3. Renforcement de la raréfaction des composants
  4. Augmentation des prix, créant un marché court et incitant certain intermédiaires à pratiquer  le stockage pour surfer sur la raréfaction et contribuer à une augmentation encore plus importante des prix de vente.

Perspectives

Un marché déséquilibré, tout comme un fouet va finir par se rééquilibrer, si absence de nouveau coût de poignet (crise d’incertitude), la guerre en Ukraine en a bien entendu été un autre, et il est par nature difficile de les prévoir.

Cependant, beaucoup de stock ont été réalisés par les donneurs d’ordres, certains projets du fait le l’absence de composant disponibles ont dû tout simplement être annulés, en outre de nombreux projets d’investissements dans la production de composants électroniques ont été effectué, ce qui peut nous rassurer sur l’offre disponible. Quant à la Demande tirée par les secteurs phares que sont l’automobile, les jeux vidéo et les cartes graphiques, il n’y a priori pas de besoin décuplé sur le long terme, un retour à l’équilibre est donc à prévoir dès 2024/2025.